« Mes peintures sont des vanités tout simplement  mais peintes avec des couleurs gaies », René Lagorre.

Né à New York le 9 Août 1913 de parents ariégeois émigrés, comme beaucoup de français originaires des vallées de Seix, d’Oust et d’Ercé, issu d’une très modeste famille et très vite pupille de la nation, le jeune René revient en France dans les années 20.

Ne parlant qu’américain, et étant encore très jeune, il éprouve quelques difficultés à l’école mais, (encouragé par un enseignant d’exception Monsieur Jules Palmade qui a très vite détecté les aptitudes de son jeune écolier) il se met au travail. Très jeune, René Gaston-Lagorre manifeste en effet du goût pour le dessin : en gardant les moutons dans les paysages grandioses qu’il peindra des années plus tard, il avoue déjà dessiner sur des morceaux d’ardoise arrachés aux toits des granges.
A tout juste 17 ans, il va obtenir une bourse de la ville de Toulouse et peut ainsi entrer aux Beaux-arts.
A 20 ans, il décroche le premier prix municipal de la ville de Toulouse. La toile primée, La Baignade, sera acquise aux Beaux-arts. Nous sommes alors en 1935.

De renommée internationale, ce peintre qui exposa dans de nombreuses capitales mondiales est bien connu dans le Couserans. Il avait son atelier à Paris mais séjournait chaque année dans cette région d’Ariège qui lui inspira de nombreuses peintures à l’huile ou dessins à la gouache. Comme peintre figuratif, ses tableaux étaient traités avec des couleurs vives avec comme thèmes de prédilection des scènes de la vie quotidienne (montreurs d’ours, bergers, chasseurs), des visages et campements de gitans, des paysages (de l’Ariège, d’Afrique du Nord, ‘Espagne…).

Dans les années 1960, sa peinture évolue du figuratif vers l’abstrait.
Avec la série des « Z», René Gaston-Lagorre traduit sur la toile sa réflexion sur l’éphémère. Ainsi affirme-t-il que le « Z » en matérialisant l’éclair, symbolise notre « passage éphémère sur terre », que ce « Z » donne à voir mais surtout à penser, qu’il est un signe bref, reflet dans un miroir, une image de la vie dans sa beauté et sa brièveté même : C’est que, selon lui,  l’art abstrait n’est pas seulement un problème d’espace pictural, il doit aussi véhiculer un contenu »

Célibataire endurci, il affirmait que ses œuvres étaient ses enfants et les acheteurs, ses héritiers.
«Avec vous, avait-il coutume de dire aux acheteurs,  je sais que mes enfants seront entre de bonnes mains.»
Outre ses nombreux voyages dans le monde où il puise de nouvelles sources d’inspirations, ce peintre des couleurs partage sa vie entre Paris et Seix, où il passe ses étés dans la maison familiale, située dans une rue qui aujourd’hui porte le nom du peintre…

Le peintre s’éteint le 21 février 2004, à l’âge de 91 ans ; incinéré au funérarium de Tarbes, il repose désormais au cimetière de Seix.

La commune de SEIX conserve une collection d’œuvres de l’artiste qui sont régulièrement exposées au public.

L’exposition « Estivales Lagorre » a lieu tous les étés depuis 2009. En l’hommage à l’homme et à l’artiste, la Municipalité de SEIX souhaite profiter de l’enracinement profond de l’artiste au sein de sa communauté pour pérenniser la tradition des expositions estivales.

Photo en tête de la l’article : Renée Gaston Lagorre, photographié par René Vaudour